Aujourd’hui, dans le but de trouver une papier idéal, abordable et efficace pour mes différents carnets et livres à usages multiples. J’ai décidé de tester les papiers divers que j’avais autour de moi.  La liste n’est pas exhaustive, je pense déjà à quelques oublis qui seront ajoutés.

Pouvoir utiliser une plume au quotidien est essentiel “dans mon livre à moi” si je puis me permettre l’expression littérale et figurée!

Dans la liste, se trouvent des papiers de qualité reconnue à titre de comparaison et des papiers ordinaires pour le bureau et les impressions courantes.  Certains ont plus de prétention que d’autres. Voyons s’ils sont à la hauteur. Ce que j’aime des expériences concrètes, c’est que parfois, les résultats sont bien différents de la théorie!

Voici les papiers testés en ordre de gsm du plus mince au plus épais :

Tomoe River blanc 52gsm (japon): papier  japonais reconnu des utilisateurs de plume. Mince comme du papier de dictionnaire et capable de supporter une tache d’encre. Ce papier est souvent une référence lorsqu’on veut voir la brillance des encres “Sheen”, ce moiré  lorsque l’encre sèche en surface.  Je l’aime car : il est mince, il performe merveilleusement. J’aime moins : son prix, le fait qu’il se froisse d’un rien et de ne pas vraiment pouvoir l’utiliser dans une imprimante.

HP Ecofficient 67 gsm (18 lbs) (USA) : Papier de bureau conçu pour les impressions de tous les jours, plus mince que les autres pour économiser. Un papier pas conçu pour écrire. Mais…! Dans les surprises, en voilà une. Ce papier performe mieux que des plus épais!  Il tolère les plumes d’usage régulier et même avec un léger flex. Il a supporté une grosse tache d’encre sans trop de dégât et a même laissé voir un léger “sheen”. Je m’imagine bien en faire un carnet utilitaire qui supporte une gamme étendue de crayons. Plus : Il est mince, très blanc, va dans l’imprimante.  Moins : ce n’est pas le moins cher, il a une texture de papier jet d’encre, donc pas si lisse que du clairefontaine ou le HP premium 32. Il est très blanc, des fois on n’aime moins.

Le papier est mince, on voit à travers, mais très peu passe vraiment sauf le gros Sharpie et la flaque d’encre, peu de papiers  y résistent!

hp ecofficient 18 – Je suis impressionnée par la performance de ce papier. Pour un papier plus fin que les plus fins pour l’utilisation ordinaire, il performe mieux que certains papiers qui ont deux fois son épaisseur et sa prétention!

Paper Plex supreme 75 gsm (20 lbs) : Autre papier commun de bureau trouvé au Rossi local. Poids léger  à prix modique pour tous les types d’imprimantes. Il performe juste en dessous du HP ecofficient. Je dirais qu’il est comparable au hp Ecofficient 18. Un peu plus épais, un peu moins cher. Mais pour un papier sans prétention, il me plait! Je ne m’attendais à rien, je n’ai trouvé que d’agréables surprises. Il supporte bien la plume régulière sans trop boire l’encre ni passer à travers. J’ai aussi fait un dessin aux crayons Pitt de Faber Castell généreusement entrecroisés et sur une feuille rien pour une performance sans reproche.

Paperline TruTone office paper 20 lbs (gsm non spécifié) : Comme le précédant. C’était d’ailleurs le papier utilisé à mon dernier boulot. On l’achète parce qu’il fait la job et que c’est celui le moins cher cette semaine là au magasin! Bien en voilà un qui performe à la hauteur de sa prétention : oui pour les imprimantes… Non pour écrire avec autre chose que du graphite ou du stylo bille! Il n’est pas bon pour les plumes, mais on s’y attendait!

Clairefontaine 90 gsm ( France ) : a une  recette secrète pour un papier si doux et connu des écoliers qui apprennent à la plume en Europe.  C’est un papier de choix lors des cours de calligraphie. Un des rares à rendre disponibles le lignage “seyes” à l’international. On n’apprend rien ici. C’est du bon papier.  Moins : Il est malheureusement difficile à trouver autrement que dans un cahier et souvent difficile à trouver sans lignes- carreaux- points, il est plus cher que la moyenne. Plus ; performance irréprochable à la plume.

G.Lalo Vergé de France (ivoire)  25% coton 100 gsm: Papier de luxe à filigrane et texture couchée. On le sent sous la plume, sans être désagréable. On s’attend à une bonne performance de ce papier et on l’a. Une chance… à ce prix là! La seule chose qui passe à travers, c’est le gros Sharpie. Mais qui veut écrire au Sharpie sur du Lalo?!

Accent Opaque – Warm White 104 gsm : C’est pas facile de trouver un papier de couleur crème en grande quantité.  J’ai trouvé cette rame de 500 feuilles sur un des géants du magasinage en ligne. Au toucher, il est doux et épais. À l’impression, il est très beau. À l’écriture, ma plus grande déception! L’encre fuse dans la fibre. Dès qu’on pose la pointe sur le papier, il boit! Pour un papier si épais et plus cher que du papier “ordinaire” tout passe à travers.  Enfin, sauf peut-être une pointe très fine si on écrit bien vite! Donc :

Plus:  il vient dans une gamme de couleurs intéressante, il est doux au toucher et une a bonne performance à l’impression.

Moins: Sans utilité autres que pour l’impression ou des médiums secs. C’est très décevant pour un papier de cette texture et cette épaisseur.

On voit bien que l’encre fuse, les traits ne sont pas nets.

Presque tout passe à travers. Même la pointe fine de Lamy avec laquelle j’ai écrit bien vite.

HP Premium 32 – 120 gsm ( USA 32 lbs) : Pour ceux qui cherchent des feuilles libres qui se comparent un peu au papier Clairefontaine ou au Rhodia pour sa douceur sous la plume et à sa capacité de prendre l’encre sans fuser dans la fibre. On est pas mal proche.  Je le trouve un peu trop épais pour tous les jours cependant. J’espère pouvoir tester le 24 et le 28 en espérant un encollage et une texture similaire. Plus : excellente performance! Moins : J’aimerais vraiment qu’il puisse se faire en d’autres formats que lettre. Comme Tabloïde (11×17)! Là j’en ferais des beaux cahiers!

Voilà, sur un papier si doux on peut voir les reflets de l’encre Momiji de iroshizuku. Les traits sont nets sur les autres lignes.

mention curieuse Onyx Green ( papier minéral à base de roches): “aucun arbre n’est utilisé!)  Bon, j’avais ce carnet depuis des lustres et je ne l’utilise pas. son avantage, le papier est quasi imperméable. En fait, c’est comme une feuille de plastique avec une imitation de texture de papier. Ce n’est pas désagréable.  L’encre ne passe pas à travers, même le gros sharpie! Il ne se déchire pas…  Les plus sont mentionnés ci dessus. Le moins : si le papier n’utilise aucun arbre, il n’est ni compostable ni recyclable. Il est photodégradable.  Ouin… ok… Le tout rappelle le plastique et parfois les pointes fines, incluant la mine, accrochent dedans.  Dans le cas d’encre plus dense, c’est très long à sécher et comme ça reste en surface, le tout beurre au moindre frottement.

 

Il me reste à comparer : Un papier de bambou, de cane à sucre, du Saint-Gilles et autres papiers de cotons, Neenah astrobright (mais pour avoir essayé ses derniers, sont bin corrects avec l’encre et seront utilisés dans mes livres zèbres).


Marianne Fourcaudot

Née à Québec, il y a plusieurs décennies, Marianne Fourcaudot a étudié en arts, lettres et cinéma. Si vous lui demandez pourquoi, elle vous dira très sérieusement que c’est le seul domaine qui pouvait lui permettre d’être tout à la fois : cowboy, pianiste de concert, tueur en série, criminologue, camionneuse ou ornithorynque… En 1999, elle est membre du Jury Émile-Cantillon au Festival du film francophone de Namur, en Belgique. En 2000, Marianne participe à un projet d’art éphémère à Mios, en France. Elle réalise trois courts métrages d’animation et s’implique dans plusieurs festivals à Québec où elle y est à la fois chauffeur et photographe. Elle s’installe à Milwaukee, au Wisconsin, pendant plusieurs années elle y expose et vend ses toiles qui tombent dans l’œil de la directrice artistique du ballet de Milwaukee. Elle initie, avec l’aide de son partenaire de l’époque, plusieurs jeunes et moins jeunes à la photo argentique. Artiste indisciplinée, comme elle aime bien le dire, passionnée d’encre et de plumes, les médiums et moyens d’expressions vont au gré des fantaisies du moment. Toujours avec poésie et surréalisme, elle crée par besoin et quand ça lui tente. Le reste du temps, elle essaie d’avoir une vie normale, mais, cette partie mériterait un autre chapitre. Elle nomme les libellules par leur nom latin, discute avec les animaux qu’elle rencontre. Elle est maintenant installée dans la belle et inspirante région de Charlevoix. Les animaux, la nature, les saisons, la condition humaine sont parmi ses inspirations majeures.