La bonne action
(confession d’un tueur bien intentionné)
Dans l’immensité, elle s’appropriait le tout : l’univers, les planètes et l’obsession centrale de la pensée. Au monde qui dansait autour comme si elle en était le centre,
elle lançait le mépris d’une lassitude condescendante.
Puis, belle, méchante terroriste envahissante, mangeuse d’enfants et d’instruments tranchants,
cette politicienne de l’amour s’est couchée dans le champ.
Se retourne l’objet de mon désir pour en découvrir un fond mal poli.
Si vous ne comprenez pas mon geste, sachez que je vous ai tous sauvés.
On lui aurait offert la lune, par une simple lumière réfléchie.
Elle gît maintenant désarmée… je l’ai éteinte, car vous étiez aveuglés.
Sa flamme nue, adoucie dans l’eau gelée du lac.
Au printemps, comme les herbes renaissent, pêcheurs, baigneurs la feront leurs.
Vous pourrez maintenant vous partager ce souvenir aphrodisiaque.
Elle sera dans tout sans heurter les cœurs.
Elle, la bête idéalisée… Mes excuses à sa mère qui la pleure.
Si j’osais, je la rassurerais en lui disant que ce n’est pas sa faute.
La Beauté de sa fille, au village était souffrance.
Elle ne comprendrait pas, car personne ne comprend les autres.
Ma douleur, certes, fut anéantie nette lors d’une trance.
J’étais cependant en paix, vous savez, lorsque je la découpais.
Je demande votre empathie, j’ai fait quelque chose de bien.
Ce geste qui me crevait le cœur si j’avais à désosser un poulet, cette fois, me calmait.
La convoitise des hommes créait guerres entre cousins.
Si j’en parlais et avouais, je serais condamné
Par vous-même qui tueriez un loup enragé.
Au printemps, flottera un de ses doigts gris avarié.
La grimace sur son visage bouffi vous effraiera,
Son ventre de viscères putréfiés, accouchera,
Et vous verrez, enfin, sa nature exposée.
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