Laissez-moi vous raconter l’histoire tragiquement simple de Caleçon, le hamster de Monsieur Thibault. 

 

Hier matin, Monsieur Thibault prenait son café. 

 

Hier matin, aussi, la femme de ménage, Solange,  pas tout à fait dans son assiette, s’affairait à faire plusieurs choses en même temps : Laver la moitié du plancher de cuisine, passer l’aspirateur dans le salon pendant que les produits désinfectants agissaient dans le bain… Elle avait aussi sorti Caleçon, le hamster, pour changer la litière de sa cage. Caleçon, dans ce temps, profitait généralement de ces quelques minutes de liberté pour se dégourdir les pattes dans la chambre à coucher avant d’être remis promptement dans sa cage propre.

 

Cette fois, cependant, Solange était partie au milieu de la tâche pour aller fermer le robinet du bain qu’elle avait oublié. Sur son chemin, la malheureuse s’empêtra dans le fil de la balayeuse et s’allongea de tout son long sur le sol, ne laissant que ses jambes dépasser de la salle de bain.  

 

Voyant cette scène, Monsieur Thibault eut tôt fait de se précipiter dans la direction de la pauvre Solange! Il se leva net de sa chaise, se propulsant malheureusement sur la partie mouillée et savonneuse de la cuisine, s’accrocha sur le dossier de la chaise pour éviter de foncer dans le mur, rattrapa ses pas  sauf le dernier qu’il retint pour éviter de justesse de piétiner Caleçon qui s’était aventuré dans le couloir; accrocha son pantalon sur la poignée de porte  qui se déchira sur le coup et perdit pied pour tomber sur ses fesses, en bobettes sur Caleçon. 

 

Vous me croirez maintenant si je vous dis, que comme Monsieur Thibault, il existe bien des gens, craintifs de tomber sul’ savon!

 


Marianne Fourcaudot

Née à Québec, il y a plusieurs décennies, Marianne Fourcaudot a étudié en arts, lettres et cinéma. Si vous lui demandez pourquoi, elle vous dira très sérieusement que c’est le seul domaine qui pouvait lui permettre d’être tout à la fois : cowboy, pianiste de concert, tueur en série, criminologue, camionneuse ou ornithorynque… En 1999, elle est membre du Jury Émile-Cantillon au Festival du film francophone de Namur, en Belgique. En 2000, Marianne participe à un projet d’art éphémère à Mios, en France. Elle réalise trois courts métrages d’animation et s’implique dans plusieurs festivals à Québec où elle y est à la fois chauffeur et photographe. Elle s’installe à Milwaukee, au Wisconsin, pendant plusieurs années elle y expose et vend ses toiles qui tombent dans l’œil de la directrice artistique du ballet de Milwaukee. Elle initie, avec l’aide de son partenaire de l’époque, plusieurs jeunes et moins jeunes à la photo argentique. Artiste indisciplinée, comme elle aime bien le dire, passionnée d’encre et de plumes, les médiums et moyens d’expressions vont au gré des fantaisies du moment. Toujours avec poésie et surréalisme, elle crée par besoin et quand ça lui tente. Le reste du temps, elle essaie d’avoir une vie normale, mais, cette partie mériterait un autre chapitre. Elle nomme les libellules par leur nom latin, discute avec les animaux qu’elle rencontre. Elle est maintenant installée dans la belle et inspirante région de Charlevoix. Les animaux, la nature, les saisons, la condition humaine sont parmi ses inspirations majeures.

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